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Si, à la leurs débuts, les objets connectés se destinaient à nos loisirs (comme par exemple les montres connectées pour le sport), ils se sont par la suite invité dans nos habitats (assistants vocaux) où ils facilitent le quotidien de milliers de Français, accrocs à la haute-technologie. Conscients de leur énorme potentiel, de plus en plus de sociétés développent des produits autour de la santé.
Les objets connectés et la santé : des innovations mais pas de modèle économique établi
Pour l’heure, les objets connectés dans le domaine de la santé ont leur place en tant qu’innovations de confort : ils proposent par exemple de monitorer l’évolution de son rythme cardiaque, ou de sa pression sanguine, pour les personnes rencontrant un risque à ce niveau là, et bien d’autres applications comme le dernier bandeau dreem 2 dédié aux insomniaques.
Mais, pour l’heure, leur place est bel et bien d’accompagner le domaine de la santé, et de pouvoir mieux épauler les professionnels du soin, les établissements de santé, ou bien encore l’industrie pharmaceutique. Ces outils sont donc bienveillants et facilitateurs de confort thérapeutique, sans avoir réellement pris toute leur place en la matière au niveau économique, comme l’affirme Loïc Le Claire, Avocat, Associé responsable du secteur Industries de Santé chez PwC :
« Les pouvoirs publics et les grands acteurs de santé n’en sont qu’à une phase de prise de conscience de l’importance stratégique du sujet. Les modèles industriels et économiques sont pour l’heure en gestation et restent à définir pour porter les objets connectés et l’e-santé vers plus d’efficacité, synonyme de rentabilité et de pérennité. »
Les grands acteurs de la haute-technologie semblent toutefois bien avoir cerné le potentiel économique des objets connectés dans le domaine de la santé. Ainsi, des partenariats entre professionnels des IOT et grands noms de l’internet se nouent, comme les GAFAMS (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Samsung). Pouvoir faire avancer la recherche biomédicale est l’enjeu majeur, pour pouvoir faire lutter plus efficacement contre des maladies comme le sida, le cancer, les maladies rares ou neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer).
Continuer la digitalisation des métiers du soin
Jusque là cantonner à des pratiques plus ou moins classiques, les professionnels du soin doivent eux aussi s’ouvrirent à la digitalisation, et accueillir bientôt les objets connectés dans le quotidien de leur métier. Récemment, des nouveautés comme dossier médical partagé, et la transmission des informations via supports numériques ont déjà pris leur place, facilitant l’accès et la circulation de l’information dans le milieu médical.
L’essor des objets connectés dans le milieu de la santé permet également d’améliorer la veille et la surveillance des patients, et plus particulièrement ceux atteints de maladies chroniques. Ces derniers permettent d’apporter un confort sur des problématiques comme les horaires de prise de médicaments, les posologies, les oublis…la sécurité thérapeutique peut être également améliorée grâce aux objets connectés, en identifiant les possibles interactions médicamenteuses, les malaises ou les chutes.
« Une étude 2017 menée par PwC dans 12 pays met en exergue que 55 % des personnes interrogées se déclarent d’accord pour l’utilisation de robots et d’intelligence artificielle dans la santé. Et même si la France ne fait pas partie du panel étudié, je la vois mal s’éloigner de la tendance générale à faire des progrès technologiques une force au service du parcours de vie. »
Les experts s’accordent aujourd’hui à dire que, même pour les personnes âgées, ces nouvelles technologies sont accessibles, de par leur simplicité d’utilisation, et leur grand accessibilité.
La confidentialité des données personnelles de la santé dans tout ça ?
Légitimement, face à des lois comme le RGPD, les objets connectés pourraient être soupçonnés d’exploiter et transmettre des données personnelles médicales. Mais les professionnels du développement des objets connectés sont conscients de cette crainte, et tiennent à rassurer les professionnels et les particuliers. Des technologies de cryptage de données permettent en effet de les protéger d’une manière efficace, ce qui leur permet, en outre de rester parfaitement conforme au RGPD, des écarts pouvant entraîner des sanctions pécuniaires importantes.
Certaines sociétés Américaines ont déjà su allier la digitalisation de la santé en intégrant un modèle économique rentable. C’est le cas de la société de l’assureur en ligne Oscar. Cette offre d’assurance dématérialisée associe téléconsultations, réseau médical géolocalisé, et check-up gratuits. Autre fait étonnant, les adhérents sont équipés de bracelets d’activité et les bons comportements sont récompensés à hauteur de 1 dollar par jour, et 240$ annuels au maximum.
L’aspect préventif que permettent les objets connectés en matière de santé est donc une source d’économie importante tant pour les pouvoir publics, assureurs, mais aussi par exemple les fédérations sportives, pour éviter les risques de blessures pouvant engendrer des pertes économiques (athlètes haut-niveau).
L’écosystème de la santé connectée semble donc progressivement se mettre en place, malgré les lourdeur des dispositifs et des autorisations à obtenir.
La volonté d’innovation et de transition numérique dans la santé du gouvernement favorisera sans aucun doute ce process complexe, qui générera par ailleurs de nombreux emplois qualifiés.
Pourra-t-on voir, demain dans les hôpitaux, du personnel spécialisé dans les objets connectés dédiés à la santé ? C’est sans nul doute ce qui semble se préfigurer, même si du personnel devra être formé en terme de compétences.